Il fallait s’y attendre ! Ce n’était donc pas le phantasme de quelques hamish égarés en terre française !
Ce cher compteur Linky destiné à mieux nous servir, à nous permettre des économies, à gérer notre consommation en temps réel, cette merveille de technologie soi-disant à notre service exclusif n’a pas mis longtemps à livrer tout son potentiel  et à faire rêver tout ceux qui n’ont d’autre objectif que de mieux nous espionner pour mieux nous faire consommer. Ou pire : de tous ceux qui pour des raisons politiques ou commerciales ne rêvent que de s’introduire au sein même de notre foyer …
C’est “60 millions” de ce jeudi 1er octobre – magazine on ne peut plus sérieux – qui outre ses nombreuses études habituelles nous révèle les tentations – à portée de mains – de nos élus …
Vous trouverez ci-dessous l’intégralité de l’article.

Le compteur Linky, un espion à la maison ?

Le compteur électrique communicant suscite toujours des polémiques, notamment en matière d’ingérence dans notre vie privée. À juste titre.

Au moment des vacances de printemps, peu après le début du confinement, le maire de Nice a souhaité que Linky soit utilisé pour vérifier l’occupation des résidences secondaires. Surveiller les habitants grâce aux compteurs électriques ? On n’a plus entendu parler de cette idée par la suite : Enedis n’a reçu aucune demande en ce sens, nous a indiqué au mois de juillet Hervé Champenois, directeur du programme Linky.

L’affaire n’en reste pas moins intéressante. Elle invite à réexaminer quelles données sont collectées par ce compteur, dans quel cadre, et avec quel usage potentiel pour les consommateurs, les fournisseurs ou d’autres acteurs.

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La collecte de la consommation quotidienne

Outre sa couleur fluo, la particularité de Linky est d’être un compteur communicant.

En plus de mesurer la consommation électrique d’un logement, il la transmet à distance au gestionnaire du réseau (Enedis sur plus de 95 % du territoire français, une entreprise locale de distribution sur les quelque 5 % restants). Celui-ci n’a donc plus besoin d’envoyer un technicien relever les chiffres du compteur une ou deux fois par an.

Sauf si le client s’y oppose, Linky est interrogé tous les jours. Le gestionnaire collecte la consommation quotidienne – éventuellement avec le détail heures creuses/heures pleines, selon le type d’abonnement. Le fournisseur d’électricité choisi par le client (EDF, Engie, Eni…) récupère, lui, le total mensuel pour élaborer la facture. Voilà pour le schéma général.

Le consommateur peut indiquer à tout moment qu’il refuse cette collecte.

Dans ce cas, ses factures seront établies comme avant, par estimation ou auto-relevé, avec un relevé du compteur par un technicien au moins une fois par an. Cette visite, jusqu’ici gratuite, devrait être facturée une trentaine d’euros lorsque le déploiement des nouveaux équipements sera terminé.

Linky « sait » si un logement est occupé ou non

La consommation quotidienne permet de savoir si un logement est occupé ou non.

Les contrôles demandés par le maire de Nice étaient donc possibles techniquement… mais pas juridiquement ! On n’a pas le droit d’utiliser les données personnelles provenant du compteur pour surveiller quelqu’un, à moins que la personne fasse l’objet d’une enquête judiciaire. [au moins légalement et jusqu’à ce jour … ndlr du CDAFAL95]

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Mis en ligne le 07 Oct. 2020 09:09
MAJ du 07 Oct. 2020 15:00