Dans le cadre des nombreux articles ayant trait à la pandémie du CoViD-19, que nous avons publiés, nous vous proposons la contribution au débat, le point de vue de l’un de nos adhérents.
Gérard Machline est docteur en médecine (Thèse en 1973 à Créteil) Spécialiste MRP (Médecine Physique Réadaptation). Chef de service à l’hôpital de Bar-Le-Duc de 1976 à 1984. Médecin libéral à la retraite depuis 2018. Gérard Machline est adhérent de l’Association des Familles Laïques du Val d’Oise.
LA GUERRE EST MAL PARTIE
Au début ça pouvait ressembler à la seule pénurie organisée par des gouvernements précédents, pénurie que le gouvernement a habillé d’un langage maladroit (inutilité des masques et des tests).
Les semaines passant, à cette pénurie s’ajoutent toute une série de décisions regrettables et de non-initiatives prises par ce gouvernement :
- Interdiction faite par les Agences Régionales de Santé aux laboratoires de ville de pratiquer les tests de dépistage.
- Interdiction récemment levée, mais nombre de laboratoires ne sont plus équipés et ont dû sur ordre des ARS détruire leurs stocks de produits de base
- Absence de réponse aux laboratoires vétérinaires qui se sont proposés
- Limitations des tests aux seuls patients symptomatiques en ignorant ainsi toute la masse des porteurs sains tout autant contagieux.
- Absence de mesures d’isolement – alors que les hôtels sont vides – lorsque l’hospitalisation n’est pas nécessaire livrant ainsi à la contagion toute la famille.
- Absence de prise de décision pour réorienter toutes les filières industrielles vers la production de matériels de protection.
- Interdiction des tests pour les personnels de santé qui ne présentent aucun symptôme. C’est de cette façon que de nombreux EHPAD ont été contaminés, décision responsable de nombreux décès.
- Mise en place de tests sérologiques (sur prélèvement sanguin) en vue du déconfinement.
- Tests peu fiables : nombreux faux négatifs et aussi faux positifs en cas d’infection plus ancienne par un autre coronavirus passée inaperçue
- Tests inutiles dans ce contexte : avoir des anticorps signifie que le virus a été présent, il ne permet pas de savoir si la contagion persiste. Il permet uniquement de savoir si l’on est protégé contre le covid19. Nul ne sait actuellement pour combien de temps. Seul le test dit PCR pratiqué sur les sécrétions nasales permet d’affirmer la présence de virus dans l’appareil respiratoire et donc le risque de postillons infectants.
- Refus de permettre aux médecins généralistes de prescrire le protocole du Pr RAOULT remettant une éventuelle décision à la conclusion d’une étude effectuée selon les protocoles d’une période sans urgence. Alors qu’en pleine épidémie, seule la balance bénéfice-risque prime. Si le traitement du Pr RAOULT est efficace, de nombreuses vies seront sauvées et ses détracteurs auront pas mal de morts sur la conscience. Dans le cas contraire, la crédibilité du Pr RAOULT sera entamée, ce qui est un moindre mal.
- Exiger une étude classique en double aveugle est tout autant criminel (deux groupes de patients dont l’un reçoit un placebo) si la mortalité est plus importante dans le groupe témoin. Les malades du COVID ne sont pas des rats de laboratoire.
- Utilisation d’informations partielles en insistant sur les effets indésirables et bien connus des médecins de l’hydroxychloroquine sans évoquer ceux beaucoup plus redoutables des autres molécules antivirales actuellement étudiées (celles destinées au traitement de la fièvre EBOLA et du VIH).
- Refus qui témoigne d’un solide mépris du pouvoir vis-à-vis des médecins généralistes de terrain qui ont les compétences nécessaires, en collaboration avec les cardiologues pour surveiller efficacement leurs patients.
A la mi-Mars, le président annonce que nous sommes en guerre contre le virus.
Force est de constater que le général en chef n’a cessé de donner des ordres contradictoires et inadaptés. Ces ordres ont pour conséquence des morts par milliers, des personnels inutilement exposés et accessoirement des semaines de confinement supplémentaires.
Il est difficile d’imaginer que le monde d’après se poursuive sous la direction des mêmes individus qui n’ont d’horizon que leur réélection, des mêmes bureaucrates soucieux avant toute chose de leur carrière.
Gérard Machline – médecin retraité.
NDLR : Les mises en exergue et la mise en page ressortent de la seule publication.
Mise en ligne le 11 Avril 2020