La fondatrice de Docndoc, médecin radiologue, œuvre dans le premier centre parisien référent COVID-19. Des premiers murmures concernant l’arrivée du virus en France à la crise sanitaire majeure à laquelle font face tous les professionnels de santé, elle raconte l’envers du décor, celui qu’on ne voit pas à la télévision.

Chroniques d’une pandémie expliquée à cœur ouvert. (Vous retrouverez cette chronique ICI et l’intégralité des publications sur docndoc.fr )
Épisode 9ème.

Chroniques : COVID-19, on t’aura ! – Mobilisation humaine et matérielle en heure d’hiver comme d’été

Une mobilisation matérielle et humaine de toutes parts

Fin mars
Nous sommes arrivés au point de non retour de cette infection COVID-19.

Partout en France, tous les hôpitaux privés et publics demandent de l’aide, des équipements du personnel soignant. On essaye de recruter ou de réengager ceux qui sont partis, ceux qui sont en repos, ceux qui sont retraités.

Les anciens collègues sont rappelés et tous répondent présents. Toutes les compétences opérationnelles, en particulier en réanimation, sont rappelées. On demande même à des médecins de spécialité différente comme des ophtalmologistes, des chirurgiens plasticiens, de venir donner un coup de main en réanimation, à l’accueil COVID, en surveillance.

Tous les lits d’hospitalisation sont réquisitionnés. Partout où il y a des respirateurs, du matériel ou des équipes est mis en mutualisation… jusqu’à la maternité !
Les patientes sont priées d’accoucher par voie basse !
Les respirateurs en pédiatrie sont aussi utilisés. Tout est utile !
Les soignants ont la triste impression de racler les fonds des tiroirs.

La vague s’amplifie, et on n’est pas encore arrivés au sommet.
Le dur labeur d’équilibriste du surfeur réanimateur devient de plus en plus périlleux. Pour poursuivre la métaphore, le requin est dans la vague.

La priorité des différents services est l’inclusion des patients dans des protocoles thérapeutiques. Pour les chefs de service et les épidémiologistes, il faut aller vite, avoir un maximum de patients inclus dans les études, dans le but d’avoir une prise en charge standardisée des patients atteints de COVID-19, et validé de façon collégiale.
La menace d’un gourou-médecin est toujours sous-jacente.

Le temps n’a plus de sens

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A suivre…

Mis en ligne le 11 Avril 2020