Face à l’émotion suscitée par l’acte odieux perpétré contre un enseignant, Samuel PATY, plusieurs organisations, politiques, syndicales et associatives étaient à l’initiative d’une manifestation de soutien à la famille de cet enseignant d’histoire et géographie du collège Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine et de l’ensemble de la communauté éducative sur le parvis de la Préfecture de CERGY-PONTOISE ce 19 octobre 2020.
Manifestation de soutien à Samuel PATY et à toute la communauté éducative
Ce sont entre deux cents et trois cents personnes qui se sont réunies sur le carreau de la Préfecture du Val d’Oise à Cergy ce 19 octobre à 12 heures.
A l’aide de mégaphones, plusieurs organisations ont rendu hommage à l’enseignant Samuel PATY sauvagement assassiné, décapité à l’arme blanche, alors qu’il regagnait son domicile après ses cours et à la communauté éducative.
Rien ne saurait justifier un tel acte de barbarie !
« Samuel Paty a été livré par quelques-uns à la vindicte d’illuminés, à la haine sanguinaire d’ignorants fanatiques »(*) (Académie Goncourt)
Au-delà de cette exécution sommaire, inqualifiable de cruauté d’un serviteur de l’État dans l’exercice de ses fonctions, ce sont les enseignants, toute la communauté éducative, l’École, les valeurs de la République qu’on tente d’assassiner !
Nous ne pouvons rester dans la seule compassion et l’État qui a l’obligation de protéger et de défendre ses fonctionnaires ne peut se contenter d’affirmer sa commisération !
Lors de cette manifestation à la Préfecture de CERGY, le Préfet du Val d’Oise, Monsieur Amaury de Saint-Quentin a reçu une délégation parmi laquelle figurait le CDAFAL 95.
Le CDAFAL 95 rappelé à cette occasion l’obligation qu’avait l’État de protéger ses fonctionnaires et principalement dans leur mission. Le CDAFAL 95 a aussi souligné que les Familles Laïques partageaient l’inquiétude des enseignants trop souvent seuls face à des parents incontrôlés et incontrôlables, sans soutien de leur hiérarchie, voire mis en défaut ou dénoncés par leurs supérieurs.
Il ne peut y avoir d’enseignement si les professionnels sont sans cesse contestés y compris dans le contenu des programmes fixés par le Ministère de l’Éducation Nationale.
En réponse, le Préfet a rappelé qu’il n’avait pas compétence à intervenir au sein de l’Éducation Nationale et que cette responsabilité appartenait au Directeur des services académiques auquel il transmettra les attentes qui se sont manifestées.
Pour autant, inscrivant son action dans les mesures décidées par le gouvernement, il a rappelé la volonté de ce dernier et du Président de la République de porter un coup d’arrêt à toute dérive sectaire et sa mobilisation personnelle totale tant auprès de l’épouse de Samuel PATY – elle aussi enseignante – et de son jeune fils, que des forces de l’ordre et des moyens mis en œuvre pour éviter que de tels faits puissent se reproduire.
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(*) Communiqué intégral de l’Académie Goncourt : « L’Académie Goncourt tient à exprimer sa vive émotion, son indignation, sa profonde tristesse et sa colère à propos du meurtre barbare de Samuel Paty, professeur d’histoire et de géographie tué par un terroriste islamiste. Samuel Paty est mort parce qu’il a tenté de combattre l’obscurantisme en suscitant le débat d’idées au sein de ses classes. Samuel Paty est mort pour avoir porté haut ce qui fonde notre société, notre État et notre République, à savoir l’exercice du sens critique, la liberté d’expression et d’opinion, l’éveil des consciences, la promotion des idées humanistes. Samuel Paty a été livré par quelques-uns à la vindicte d’illuminés, à la haine sanguinaire d’ignorants fanatiques, et cela même parce qu’il vivait et faisait son métier dans notre pays, dans une de nos villes, dans une de nos écoles. Samuel Paty est mort en tant que professeur et c’est donc à travers lui tous les professeurs que les islamistes ont tenté de tuer.
En raison de cela, et parce que le rayonnement de la culture française, la transmission des idées de tolérance et de tempérance, le débat d’idées sont au cœur des missions de l’Académie Goncourt, celle-ci déclare solennellement qu’elle est aujourd’hui Samuel Paty, comme d’innombrables femmes et hommes ont été, sont et seront Charlie. »
Mis en ligne le 19 Oct. 2020 19:00
Mise à jour 19 Oct. 2020 20:45
Mise à jour 19 Oct. 2020 21:05