Selon l’APUR (Atelier Parisien d’URbanisme), qui a publié ce 17 septembre « l’Évolution des revenus dans la Métropole du Grand Paris 2001-2016 » à l’image des grandes métropoles mondiales, celle du Grand Paris est marquée par de fortes inégalités sociales et territoriales. L’analyse proposée examine les dynamiques sociales sous l’angle de l’évolution des revenus des ménages.
Les inégalités de plus en plus criantes en région parisienne
L’analyse de l’APUR porte sur une période relativement longue permettant ainsi de mesurer les tendances réelles de réduction ou d’accroissement des écarts sans qu’interviennent des effets ponctuels qui auraient masqué les tendances « lourdes ».
Déclinée à l’échelle communale mais aussi de quartiers de 2 000 habitants environ, elle met mieux en exergue les contrastes sociaux au sein des territoires.
Cette étude vient corroborer à la fois le ressenti de nombre de nos concitoyens et la dénonciation quasi quotidienne du creusement des écarts entre nos concitoyens les plus pauvres et les plus riches. Mais, on l’oublie trop souvent, les communes et les quartiers sont soumis à ces mêmes enchainements mortifères.
En effet, les disparités s’accroissent pour une majorité de communes (56%) et quartiers de la Métropole (63%) entraînant une polarisation toujours plus marquée entre territoires aisés et territoires modestes.
Les quartiers les plus centraux et les plus accessibles sont marqués par des évolutions sociales témoignant de l’arrivée de populations disposant de niveaux de revenus plus élevés dans des communes qui restent globalement populaires. L’impact des projets d’aménagement et de transports apparaît également comme important localement, favorisant ces dynamiques.
Malgré cet effet, les mouvements de rééquilibrage sont limités, confirmant de lourdes tendances héritées du passé.
Dans les territoires de Paris Terres d’Envol, Plaine Commune, ou Grand-Orly Seine Bièvre, le revenu des ménages demeure très faible et les écarts se creusent par rapport à la moyenne régionale.
Inversement, les territoires de richesses tels que Grand Paris Seine Ouest ou Paris Ouest La Défense se consolident.
Si la réalisation du Grand Paris avait parmi ses objectifs de réduire ces inégalités territoriales, force est de constater que les contrastes non seulement persistent mais s’accroissent. Les investissements des entreprises comme des particuliers se tournent prioritairement vers les territoires à fort potentiel économique et spéculatif participant ainsi à l’accroissement des déséquilibres.
Mis en ligne le 22 Sept. 2020 15:00
Mis à jour le 22 Sept. 2020 15:45