L’engouement actuel pour la pose de faux ongles et les restrictions sanitaires liées à la pandémie ont favorisé l’utilisation de colles cyanoacrylates à domicile.
En plus des odeurs peu recommandées pour la santé, la projection de la colle au travers d’un vêtement peut provoquer des brûlures graves, allant parfois jusqu’à nécessiter une greffe de peau.
La pose de faux ongles requiert l’utilisation de colles puissantes, notamment les colles cyanoacrylates.
Leur usage de plus en plus répandu à la maison peut être à l’origine d’accidents graves, notamment de brûlures thermiques profondes, comme le rapportent les Centres antipoison. La disparité des messages de risque et de précaution d’emploi sur les emballages appelle à renforcer l’information des consommateurs sur les risques encourus, en particulier lors de la projection de colle cyanoacrylate sur des textiles/vêtements en contact avec la peau.
La colle pour faux ongles :
Le bulletin des vigilances de l’Anses, ” Vigil’Anses n°13″ de Mars 2021 publie une mise en garde concernant la pause de faux ongles.
Les Centres antipoison (CAP) ont signalé en novembre 2020, deux cas graves de brûlure avec de la colle pour faux ongles.
Le premier cas concernait une petite fille de 20 mois qui avait été en contact avec de la colle à travers son t-shirt en coton, au niveau de son poignet gauche. L’enfant présentait d’emblée à cet endroit une brûlure du deuxième degré profond, qui a nécessité une greffe de peau. La colle pour faux ongles, vendue dans le commerce, était de type cyanoacrylate, contenant du cyanoacrylate d’éthyle et du polyméthylacrylate.
Sur l’étiquette du produit étaient indiqués des messages de prévention, notamment « Á tenir éloigné des tissus. Le contact avec les vêtements les abîme[1]rait et pourrait générer une chaleur suffisante pour brûler la peau sous le vêtement. En cas d’éclaboussure sur un vêtement, retirez doucement le vêtement concerné. En cas d’adhérence à la peau, ne tirez pas dessus pour la séparer mais lavez-la à grande eau savonneuse et ensuite séparez-la doucement ».
Le second cas était celui d’une petite fille de 2 ans qui avait joué avec une colle pour faux ongles. Le produit s’était renversé sur la main et l’avant-bras de l’enfant, qui portait alors un haut de pyjama à manches longues, semble-t-il en coton.
Le vêtement avait alors adhéré à la peau au niveau de la main, du majeur et de l’annulaire, collés entre eux. La mère avait réussi à décoller les doigts avec de l’eau froide. L’enfant avait présenté une brûlure du deuxième degré au niveau de la paume et du dos d’une main. L’évolution satisfaisante n’avait finalement pas nécessité la greffe initialement envisagée.
D’après la mère de l’enfant, le flacon ne comportait aucune indication particulière. Les colles pour faux ongles sont des produits cosmétiques. Ces alertes ont donc été transmises à l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM), en charge de la cosmétovigilance en France. Un mécanisme chimiquement bien expliqué, mais peu connu des cliniciens.
Mis en ligne 8 Avr. 2021 18:30