Sous le titre “8 mars : Journée des femmes ? Journée de la femme ? Et le reste de l’année, où est l’égalité ?”, le CNAFAL a publié (ce 7 mars 2020) une tribune à charge relevant les inégalités insupportables et persistantes entre Femmes et Hommes. Nous la publions ici dans son intégralité
8 mars : Journée des femmes ? Journée de la femme ? Et le reste de l’année, où est l’égalité ?
Retraites : temps partiels, blocages de l’évolution des carrières, emplois précaires ; l’étude de L’INSEE n°48 d’octobre 2019 montre que l’arrivée d’un enfant se traduit par des pertes de revenu salarial pour les mères par rapport à la situation des femmes sans enfant mais pas pour les pères ! Cette situation conduit les femmes soit à réduire leur activité voire à l’interrompre.
Les pertes de revenus salariaux des femmes sont très prononcées pour les bas salaires ! (40 % d’écart avec les hommes à qualification égale). Leur salaire horaire diminue d’environ 5 % par enfant et cela persiste pendant une durée de 5 ans ! La moyenne générale des écarts de salaire aujourd’hui est toujours de 23 %. Or, pour les femmes, la retraite se joue sur le salaire. « L’institut de la protection sociale », organisme indépendant, a bien vu que la réforme pénaliserait les femmes. En effet, la logique d’un régime par points vise à ce que la pension reflète au plus près la somme des cotisations de la vie active.
Dans le système, qui avait cours avant l’adoption par le 49-3 du nouveau régime, un enfant donnait le droit à 8 trimestres pour la mère dans le privé et 4 dans le public. Ces majorations de trimestre permettaient à de nombreuses femmes de valider ainsi leur retraite à taux plein ou de partir plutôt. La compensation prévue au nombre de points capitalisés dès le premier enfant ne compensera pas l’équivalent des majorations par trimestre. C’est donc un marché de dupe !
Rappelons également pour mémoire que la demi-part fiscale supplémentaire pour les veuves a été supprimée par le gouvernement Hollande avec un ministre des finances qui s’appelait M. Macron.
Les féminicides continuent de plus belle malgré les engagements de l’Etat.
149 féminicides enregistrés fin 2019 contre 121 en 2018 ! Cela se passe de commentaires ! Il est urgent que les services de l’état allouent des moyens supplémentaires pour des lieux d’accueil et d’écoute, des logements d’accueil, des formations….
Partage des tâches au sein des couples : quelques progrès mais encore un effort à produire.
Les mères passent en moyenne plus de temps avec l’enfant et y consacrent les trois quarts de leur temps disponible contre moins de 60% pour les pères (INSEE sept 2017). Il y a encore des « marges » pour améliorer l’équilibre des temps au sein du couple. Quant à la charge mentale, elle est encore et toujours essentiellement assurée par les mères.
Liberté d’expression, de penser et de s’insurger pour les femmes comme pour les hommes
La récente affaire dite « Mila » a propos de cette jeunes fille qui avait été menacée de mort parce qu’elle s’était « rebiffée » contre des propos racistes, sexistes en critiquant une ou des religions a montré que la liberté de conscience est toujours à défendre pied à pied contre qui que ce soit. L’actuelle ministre de la Justice a failli l’oublier ! CQFD !
Les femmes en politique
Si la parité est relativement bien respectée lors des élections, les postes à responsabilités sont encore dévolus aux hommes : 17% de femmes maires, 22% de femmes présidentes de régions, 9% de présidentes de conseils départementaux. Parité avez –vous dit ?
Jean-Marie Bonnemayre, Président 06 23 82 80 22
M.Odile Pellé-Printanier Vice-Présidente 06 85 88 60 78
Mis en ligne le 09 Mars 2020