Immigration
- Une mobilisation est prévue le 11 mars, dans le cadre du procès de Cédric Herrou accusé de délit de solidarité. Une cantine populaire est prévue, ainsi que divers programmes musicaux.
- Même si ce procès a lieu à Lyon, il nous a semblé utile d’informer nos concitoyens non seulement de la situation de Cédric Herrou, mais surtout du sort que réserve notre République à ceux qui font oeuvre d’humanité …
- Mais, le ministre de l’Intérieur se retranchera-t-il derrière le prétexte du COVID19 pour interdire ce soutien ?
Le 11 mars, soutenons Cédric Herrou!
Appel à mobilisation lancé par Emmaüs Roya : En procès depuis 2016 pour « aide à l’entrée, à la circulation et au …
En procès depuis 2016 pour « aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d’étrangers en France », couramment appelé “le délit de solidarité”, Cédric Herrou sera de nouveau jugé à la cour d’appel de Lyon le mercredi 11 mars 2020 à 13h30. Nous donnons rendez-vous à toutes les personnes et associations qui souhaitent le soutenir à nous rejoindre devant la cour d’appel de Lyon à partir de midi pour un rassemblement gai et festif ! Au programme : cantine populaire par La Marmite à Clous, musique avec la Fanfare des Manifs, Chorale Les Chant’sans pap’Yé, prises de paroles sur différents thèmes (solidarité, liberté de circulation, l’Europe), etc.
Vous trouverez toutes les informations sur le lien de l’événement Facebook : https://www.facebook.com/events/224083122093804/ (le programme de l’après-midi est en cours d’élaboration). N’hésitez pas à participer au rassemblement à votre manière (« happening », « atelier »/activité, petit stand avec de la documentation, expression artistique ou autre, etc.), l’idée étant de faire un rassemblement vivant et joyeux, à l’image de notre lutte, qui célèbre la solidarité en action, vous tous !
Communiqué de presse de Cédric Herrou:
“Après un procès au Tribunal de Nice en 2017, un appel à Aix en Provence en 2018, un pourvoi en Cour de Cassation, ainsi qu’une Question Prioritaire de Constitutionnalité au Conseil Constitutionnel sur le Principe de Fraternité, je serai une nouvelle fois jugé en Cour d’Appel de Lyon le 11 Mars 2020 à 13H30. Mon procès n’est pas uniquement un procès sur la solidarité, sur la liberté d’aider autrui au nom de la Fraternité, c’est, comme le plaideront mes avocats Maître Goldman et Maître Oloumi, le procès de l’Asile, du respect de la convention de Genève, de la libre circulation des personnes en demande de protection internationale dans l’espace Schengen.
Par le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures dans l’espace Schengen (en l’occurrence la frontière Franco-italienne depuis 2015), l’État français porte de manière quasi-systématique une atteinte grave et manifestement illégale au droit d’asile. De plus, la médiatisation et les discours politiques stigmatisent les personnes en migration comme fauteurs de trouble à l’ordre public ; mais ce trouble à l’ordre public, c’est l’État qui en est responsable, par le non-accueil et l’entrave aux droits fondamentaux, trouble dont a été victime la vallée de la Roya ces dernières années.
Ces dernières années, j’ai vu les valeurs de notre République malmenées par ceux qui sont chargées de les protéger : j’ai vu des juges et des procureurs inertes face à la souffrance des personnes que j’aidais ; j’ai vu des militaires et policiers chasser, manu-militari, des jeunes de moins de 15 ans sur les sentiers et voies ferrées de la Roya sous prétexte qu’ils étaient étrangers ; j’ai vu un Préfet bafouer le droit malgré les ordonnances quasi journalières du Tribunal Administratif lui demandant de changer ses pratiques ; j’ai vu des Ministres de l’Intérieur encourager ces préfets à agir dans l’illégalité ; j’ai vu des hommes et des femmes politiques nier cette violence étatique.
Mais aussi, j’ai vu des dizaines de milliers de personnes se lever, protester, agir, inventer des lieux d’accueil, en France et partout en Europe. Comme elles, je ne resterai jamais inerte face à l’inacceptable, je ne m’y habituerai pas. J’attends de ce procès un verdict qui permettra à chacun et chacune d’être libre d’être Fraternel, au nom de notre devise nationale, de façon inconditionnelle, sans se soucier du statut administratif des personnes.
Merci à tous pour votre soutien et comme dirait l’Abbé Pierre, le combat continue !”
Forza, Cédric Herrou.
Mis en ligne le 09 mars 2020