Le 31 mars 2019, à EAUBONNE une manifestation estimée entre 1 700 et 2 000 personnes a participé à une marche blanche en hommage à Jean Willot avec pour seul slogan « Plus jamais ça ! »

Injustement calomnié, sans aucun soutien de l’Éducation nationale, cet enseignant avait mis fin à ses jours par désespoir de n’être pas entendu.

C’était il y a seulement 6 mois !

Nous aurions été en droit de penser que, sensible à la vague d’émotion suscitée, ladite Éducation nationale et tous ses chefs, sous-chefs ; sous-sous-chefs, sous-sous-sous … Bref ! nous aurions pu rêver que du haut en bas de la hiérarchie ils auraient, eux aussi crié « Plus jamais ça ! »

Nous en avions rêvé ! Ils ne l’ont pas fait !

Hier c’était Jean Willot enseignant à Eaubonne ; C’est aujourd’hui Christine Renon directrice à Pantin !

Rien n’a changé !

Elle aussi avait tenté d’alerter sa hiérarchie. Elle aussi a rédigé et envoyé des lettres – à ses proches, ses collègues enseignants et directeurs d’école, sa hiérarchie, les syndicats – où elle se décrivait « épouvantablement fatiguée, épuisée seulement trois semaines après la rentrée ».

Et seulement 3 semaines après la rentrée, elle s’est donné la mort parce que sa hiérarchie était indifférente à sa souffrance !

Combien faudra-t-il de Jean Willot, Combien faudra-t-il de de Christine Renon pour qu’enfin l’État assure la sécurité de ses employés que sont les fonctionnaires ? De ceux qui jour après jour font l’honneur de l’administration ? De ceux qui jour après jour usent leur vie pour que les enfants de la République, dans l’école de la République, avec les trop faibles moyens qui sont les leurs, préparent les enfants qui leur sont confiés à devenir les citoyens de demain ?

Manque de matériel, manque de temps pour assumer toutes les tâches, manque de soutien, manque de considération – ne parlons même pas d’empathie – manque de moyens pour venir en aide aux enfants qui sont confiés à l’école, … les personnels de l’Éducation nationale n’ont plus aucun recours.

« Les enseignants et plus généralement l’ensemble des personnels travaillant dans les établissements d’enseignement se retrouvent seuls, désemparés voire contraints par leur hiérarchie à cacher leur mal être, à ne pas faire de vague, en fait, à protéger la hiérarchie au nom d’un soi-disant intérêt de l’enfant.

Mais où est l’intérêt de l’enfant quand l’École n’est plus respectée par les adultes ? Quand les personnels sont régulièrement bafoués, humiliés ? Quelle image l’école renvoie-t-elle ? » écrivions nous lors du tragique décès de Jean Willot.

La société attend, sans doute à juste titre, beaucoup de l’École sans toujours mesurer que l’École est aussi le miroir de la société, que les parents ne sont pas toujours au rendez-vous de l’éducation de leurs enfants, que les moyens, matériels et humains, attribués à l’École ne sont plus en adéquations avec les attentes de la République !

Ce sont des parents et, comme tous les parents, ils souhaitent légitimement le meilleur pour leurs enfants ! 

Alors, l’école est décriée et de manière caricaturale, c’est le « lampiste » qui subit l’opprobre !!!

Quand les représentants de la nation, nos élus du haut en bas de l’échelle des responsabilités, se réveilleront-ils ? Quand prendront-ils la mesure de leurs responsabilités face au gigantesque naufrage qui touche l’École ?

Oui, comme l’écrit le journal L’Humanité Le suicide de la directrice à Pantin accuse toute l’institution” … mais pas seulement !

Mis en ligne le 01 oct. 2019