Les hôtesses du Tour de France non, le voile oui : mais que se passe-t-il du côté des féministes intersectionnelles ?
Des militantes féministes ont manifesté devant le siège de l’organisateur du Tour de France afin de réclamer la fin de la présence des hôtesses sur les podiums. Une polémique a éclaté également sur les réseaux sociaux sur cette question.
Avec Naëm Bestandji
Atlantico : Une polémique a lieu sur Twitter. Elle a été lancée par Fatima Benomar qui a accusé la tradition des hôtesses sur le Tour de France qui serait selon elle le signe d’une domination patriarcale. D’un autre côté, elle a pu, dans le passé, défendre le droit à porter le voile. Y a-t-il selon vous un deux poids, deux mesures ?
Naëm Bestandji : Tout d’abord, je tiens à condamner de la façon la plus forte le torrent d’attaques racistes et sexistes qui se déverse sur Fatima Benomar depuis qu’elle a lancé ce débat sur le sexisme dans le Tour de France. Elle portera sans doute plainte et j’espère que la justice sera ferme.
Pour répondre à votre question, je comprends sa lutte pour la fin de cette tradition des hôtesses sur le Tour de France. On invoque souvent le respect des traditions pour maintenir un sexisme ancestral. Ce qui interroge est la différence de traitement qu’applique Fatima Benomar entre diverses formes de sexisme. D’un côté elle lutte contre une tradition patriarcale dans le sport. De l’autre, concernant le voile, elle défend une tradition patriarcale momifiée par l’intégrisme musulman. Pour en savoir plus, lire l’article sur Atlantico du 26 juil. 2019