Mélange des genres au plus haut sommet de l’État !

[Le CNAFAL réagit dans un communiqué aux propos du Président de la République lors des vœux aux représentants des religions.]

Le Président de la République a reçu, jeudi 9 janvier 2020, à l’Elysée, les représentants des principales religions pour la cérémonie traditionnelle des vœux.

A cette occasion, il a annoncé que courant février, il ferait des propositions pour la lutte contre la radicalisation et sur le financement des cultes, comme si les deux étaient liés. C’est ainsi que l’on masque la réalité : profond malaise social, fossé entre les générations, acculturation du fait du délabrement de l’institution scolaire.

Le CNAFAL est en droit de réagir sur ces 2 volets, au nom des familles laïques.

Sur la lutte contre la radicalisation.

Voilà 5 ans déjà, que cette question est en débat, parce qu’il n’y a pas de traitement de fond, de cette question : la politique de la ville est au point mort et Jean-Louis Borloo a été renvoyé à ses études.

L’apartheid social continue à empoisonner les quartiers et les villes. La précarité des jeunes et des adultes continue à s’accroître, d’autant plus qu’un certain nombre de « filets sociaux » ont été supprimés pour raison d’économies. La mixité sociale, dans les quartiers d’habitats sociaux et dans le champ scolaire, n’a pas progressé et on en est à la 4ème génération qui survit sur place, générant effectivement une crise d’identité. Français, ils le sont, et pourtant ils ne sont pas traités comme tels, dans le cadre de l’égalité sociale. Alors les bonnes âmes s’émeuvent de la poussée “identitariste” et pensent la contenir en concédant du terrain aux communautarismes et donc aux religions.

Sur le financement des cultes

Pour éviter la fronde sociale, conservateurs et libéraux ont toujours favorisé la réaction religieuse, pour faire un « contre feu » illusoire.

Dés lors, il n’est pas anodin que le 9 janvier dernier, il ait relié les deux, y compris en faisant miroiter de nouvelles aides financières, bien sûr indirectes, pour masquer le contournement de la loi de 1905, qu’il s’était engagé à respecter.

Emmanuel Macron poursuit ainsi son projet d’imposer à la France, sur le plan économique, le libéralisme à l’anglo-saxonne et sur le plan culturel, l’affirmation du culturalisme en vogue, outre atlantique, oubliant l’enracinement français issu de la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité, laïcité, solidarité ».

Jean-Marie Bonnemayre,
Président du CNAFAL.
06 23 82 80 22

Mis en ligne le 15 janv. 2020