La fondatrice de Docndoc, médecin radiologue, œuvre dans le premier centre parisien référent COVID-19. Des premiers murmures concernant l’arrivée du virus en France à la crise sanitaire majeure à laquelle font face tous les professionnels de santé, elle raconte l’envers du décor, celui qu’on ne voit pas à la télévision.

Chroniques d’une pandémie expliquée à cœur ouvert. (Vous retrouverez cette chronique ICI et l’intégralité des publications sur docndoc.fr )
Épisode 5ème.

 

Chroniques : COVID-19, on t’aura ! – Les médecins s’en vont en guerre

L’anxiété du « on » hospitalier sur le front

Mi-mars 2020

Les dates des jours n’ont plus d’importance : un jour de plus suffit à lui-même

La guerre

Les services s’organisent. Les parcours COVID sont bien fléchés, comme on l’a vu précédemment. Les médecins sont organisés en première et deuxième ligne : comme à la guerre. On dispatche les médecins « chair à canon », les médecins stratèges, les médecins seconde ligne, les médecins réservistes… et les autres (le fameux « on » hospitalier).

Tous les jours, les infectiologues donnent des informations des nouveaux hospitalisés, des patients en réanimation. Les patients commencent à mourir régulièrement… et beaucoup. Les intubations se font à tour de bras en réanimation.

L’amplitude et l’ampleur de cette infection est appréhendée par le corps médical.

Ça y est, on a compris que c’était grave. Nous sommes confrontés régulièrement à la mort. Celle programmée des patients atteints de cancer ou de maladie grave, celle impromptue des accidentés, celle tragique des enfants, mais nous ne nous sentons jamais impliqués dans notre chair dans ce processus. Nous accompagnons, avec empathie et recul nécessaire à une aide et à une prise en charge efficace et discrète, les défunts et familles.

Mais là, nous sommes en accès direct, avec une mort possible. L’anxiété est sourde, insidieuse et s’empare sournoisement de nous. Tout le corps soignant porte des masques. La protection comme les boucliers des combattants, les surblouses deviennent les armures : comme en guerre.

Médecins « chair à canon », seniors et chefs de service : à chacun son rôle

Les internes et les chefs de cliniques, jeunes et vigoureux, sont souvent en première ligne, désignés en temps de guerre comme « chair à canon ». En effet, il est dit que le virus n’atteint que peu les jeunes et sous forme non grave.

Les médecins seniors sont deuxième ligne, chez eux, ou encore les réservistes, en terme guerrier. On les entraine au télétravail, nouvelle arme de guerre efficace contre le virus. Toutefois, on ne change pas un médecin !

Les seniors veulent venir travailler, la fleur au fusil. Des discussions s’engagent entre générations.
Résultats : protégeons nos seniors. Merci merci merci !

Les chefs de services, fins stratèges, gardent les forces pour la 2ème vague. Si une bataille est perdue, la guerre peut être gagnée grâce aux renforts.

Le télétravail : un challenge de taille pour l’hôpital

Apparaît alors LE problème déjà connu, mais amplifié : le système informatique hospitalier.

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A suivre…

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Restez chez vous !

Mis en ligne le 07 Avril 2020