HOPITAL : URGENCES

Alors que grèves et manifestations se poursuivent depuis trois mois, la ministre de la santé propose la mise en place « d’une mission de refondation des services d’urgences », accompagnée de primes qui ne concerneront que certains hôpitaux et personnels.
Le mouvement s’amplifie : l’hôpital Lariboisière à Paris s’est collectivement mis en arrêt maladie ; pendant la manifestation parisienne,  des blouses blanches se sont allongées devant le ministère de la santé pour dénoncer la mort de l’hôpital ; à Lons-le-Saunier (Jura), le préfet a réquisitionné des professionnels de santé en pleine nuit pour assurer les urgences de l’hôpital et remplacer des soignants en arrêt de travail…

Les paroles des personnels présents à la manifestation à Paris montrent la souffrance des travailleurs comme celle des patients : “on reçoit 170 patients par jour, en augmentation de 2 à 4 % par mois avec le même effectif et les mêmes locaux. Ils peuvent passer 6 à 8 heures en salle d’attente. Il n’y a pas un jour sans que l’on se fasse insulter. J’ai même vu un collègue K.O. après s’être fait frapper » ;  « on a perdu une part d’humanité » … » ; «il y a maltraitance institutionnelle» ; «on a été bêtes, on a encaissé pendant des années. On a mis un brassard, on a continué… mais là, ça ne passe plus.”

L’hôpital public est asphyxié. Va-t-on continuer à diminuer le budget des hôpitaux ? C’est socialement et humainement inacceptable. D’autant que les solutions existent : la première mesure est de pourvoir les postes vacants. Ce ne sont que des choix politiques, et il manque la volonté des gouvernements et des élus en grande majorité.

Le CNAFAL, toujours soucieux de la qualité de l’hôpital public, seul recours possible pour les familles les plus démunies, apporte son total soutien aux urgentistes. Il demande que des mesures immédiates et efficaces soient prises pour que le personnel ne travaille plus jamais dans des conditions indignes et qui mettent en danger la vie des malades.

Nicole DAMON

Responsable secteur santé