Dans le cadre des informations ayant trait au CODIV-19, déjà parues sur notre site cdafal95.fr, nous publions aujourd’hui un article du “Canard Enchaîné” de ce 8 avril 2020.

Pour être succinct, cet article non polémique n’en apporte pas moins sa touche au(x) débat(s) et déclarations qui animent voire échauffent les discussions nées tant des assertions du Professeur Didier Raoult que de la mauvaises foi des autorités de santé. 

Ce refus systématique d’évaluer, dans les conditions décrites par le Professeur Didier Raoult, le traitement qu’il propose  est à l’origine des pires incompréhensions, voire des pires suspicions à l’égard des plus hautes instances de santé au niveau de l’État alors même que décèdent chaque jour de plus en plus de patients !

Nous reproduisons ici l’intégralité de cette publication(*) parue sous le titre

Le protocole Raoult enfin testé

Héros pour les uns, mégalo pour les autres, en tout cas superbe vedette médiatique, le professeur Didier Raoult continue d’enflammer les esprits. La pétition de médecins réclamant de pouvoir soigner les patients avec le protocole du fameux professeur est un franc succès.

Et un sondage de l’Ifop indique que 59 % des personnes interrogées sont persuadées que ledit protocole à base de chloroquine est efficace !

Si la polémique n’a cessé d’enfler, c’est avant tout par la faute des autorités de santé, qui ont d’abord catégoriquement refusé d’expérimenter sur des patients en début de maladie la potion que le professeur dit magique : l’association d’un antiviral, la chloroquine, avec un antibiotique, l’azithromycine.

Ainsi, l’étude européenne baptisée « Discovery », qui a débuté le 23 mars, prend en compte la fameuse chloroquine mais ne la teste que sur des malades sévèrement atteints et sans y adjoindre l’antibio susnommé. De même les CHU d’Amiens, Tourcoing et Valenciennes étudient les effets de la chloroquine seule et uniquement sur les patients « à risque élevé d’évolution défavorable ». Et le Haut Conseil de la santé publique a lui aussi précisé, le 26 mars par décret, les conditions d’utilisation. « à titre dérogatoire », de la fameuse molécule, la réservant aux « malades graves, hospitalisés avant réanimation ».

Pour tenter de circonscrire l’incendie. Emmanuel Macron vient, en catastrophe, de jouer les pompiers.

Il a intimé l’ordre de tester de toute urgence le protocole Raoult, tel que celui-ci l’applique à Marseille.

C’est ainsi que, la semaine dernière, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a décidé de demander aux CHU de Montpellier et Angers d’expérimenter la recette du bon professeur.

Comme le disait récemment sur une chaîne de télé, un chercheur, “le professeur Raoult sera Prix Nobel, ou alors il aura beaucoup perdu de sa crédibilité scientifique.”

Même si le verdict tarde un peu, il n’y a plus très longtemps à attendre…

Mis en ligne le 08 Avril 2020
Mise à jour le 09 Avril 2020

(*) NDLR : La mise en page et les mises en exergue de certains passages sont le fait de notre rédaction.