Comme l’ont annoncé de nombreux médias, le confinement a eu pour corollaire une amélioration significative de la qualité de l’air dans de nombreux pays. En inde, en Chine, dans les grandes villes de plusieurs pays cette amélioration est “palpable”, elle peut être constatée de visu tellement la pollution y est en temps normal prégnante.
En France des personnes ont fait le même constat, disant leur mieux être depuis que la circulation des véhicules à moteur thermique (terrestres, aériens et maritimes) s’est réduite de manière drastique et que nombre d’usines ont ralenti ou cesser leurs activités polluantes.
Désormais, des données scientifiques attestent ce ressenti.
Une amélioration conséquente de la qualité de l’air pour des polluants réglementés, de -20% à -35% selon les semaines et jusqu’à -50% le long du trafic.
Selon Airparif, entre le 17 mars et le 11 mai, une amélioration conséquente de la qualité de l’air a té constatée pour des polluants réglementés, principalement Issus du trafic comme le dioxyde d’azote (polluant local principalement émis par le trafic) de -20% à -35% selon les semaines et jusqu’à -50% le long du trafic.
Cependant, l’observation des particules ultrafines (d’une taille inférieure à 100 nm, qui peuvent être aussi petites qu’une molécule d’ADN) permet d’aller plus loin dans l’analyse et met en évidence une baisse de l’ordre de -30% pour ce type de particules, dont les émissions sont principalement liées au trafic (routier, aérien) dans les agglomérations.
De manière générale, l’impact du confinement est moins marqué pour les polluants issus de sources diversifiées et plus influencés par les conditions météorologiques (trafic, chauffages dont chauffage au bois, agriculture, chantiers, transferts de pollution, réactions chimiques dans l’atmosphère…), que pour les oxydes d’azote.
L’analyse de la composition chimique des particules a permis de mettre en évidence l’impact important de l’agriculture. En effet, les aérosols inorganiques secondaires, dont l’agriculture contribue à la formation, représentaient 32% en masse des particules.
Poussant des études de plus en plus pointues, l’observation des particules ultrafines (PUF), Airparif met en évidence un impact plus important du confinement sur ce type de pollution particulaire.
Ainsi, la comparaison directe des concentrations en particules ultrafines avant et pendant le confinement, à savoir du 16 février au 18 avril 2020 montre une diminution de 30% des concentrations de ces particules lors du confinement. Cette baisse est encore plus importante sur la gamme des particules ultrafines les plus petites, à savoir inférieure à 20 nanomètres, avec une baisse de l’ordre de 50% entre les deux périodes.
Ces données illustrent bien, et de manière complémentaire, l’impact positif du confinement sur la qualité de l’air de l’agglomération parisienne. Cette situation apporte également des enseignements précieux sur le comportement de ces polluants et la contribution du trafic.
Les particules ultrafines, dont la taille est inférieure à 100 nanomètres, sont émises en ville notamment par les phénomènes de combustion principalement liés au trafic (routier et aérien). Une potentielle contribution agricole est encore peu documentée, tout comme celles des secteurs résidentiel et industriel.
Ces particules ultrafines ne sont actuellement pas réglementées dans l’air ambiant, leur surveillance n’est pas obligatoire, il n’existe pas de valeur de référence.
Rappelons que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’environnement, de l’alimentation et du travail (ANSES) dans un rapport publié en juillet 2019 recommandait la surveillance des Particules Ultrafines en complément de celles des PMio (dont la taille est inférieure à 10 ijm, plus petites qu’une cellule) et des PM2.5 (particules dont la taille est plus petite que 2,5 microns). Ces dernières, sont les seules réglementées et dont la mesure est obligatoire en raison leurs effets sur la santé en fonction de leur taille (plutôt respiratoire pour les PMio, cardio vasculaire et neurologique pour les PM25, qui sont plus petites et peuvent passer dans le sang).
Airparif reste en effet mobilisé pour évaluer les conséquences sur la qualité de l’air du déconfinement sur les polluants réglementés et non réglementés, avec des évolutions qui sont plus progressives que lors du confinement, qui a été soudain. Une attention particulière sera portée sur les conséquences de la hausse du trafic routier, première source de pollution de l’air en Île-de-France et qui augmente progressivement depuis une dizaine de jours sans pour autant avoir retrouvé à ce jour la même intensité qu’avant le confinement.
A court terme, Airparif complétera donc son l’analyse des données à 30 jours post confinement afin d’observer si une hausse des particules ultrafines est de nouveau constatée.
Pour en savoir plus, cliquez ICI (l’intégralité du communiqué de presse d’AIRPARIF)
Mis en ligne le 16 Mai 2020 22:15
Mise à jour le 16 Mai 2020 22:30
Mise à jour le 23 Mai 2020 23:15