A l’occasion des fêtes, “60 millions de consommateurs” (N° 554 de décembre 2019) a analysé 16 parfums de grandes marques à la recherche d’allergènes, d’agents perturbateurs endocriniens ou de substances cancérogènes.
SE PARFUMER AUTREMENT
Se parfumer est un geste quotidien pour beaucoup d’entre nous. Mais il n’est pas anodin. Nous vivons dans un environnement saturé en parfums. Certaines fragrances sont irritantes, d’autres sensibilisantes, et elles contribuent à susciter des allergies touchant de 5 à 25 millions de personnes en Europe.
À l’approche des fêtes, “60 millions de consommateurs” a souhaité savoir quels parfums, parmi les plus emblématiques et les plus vendus, pouvaient être déposés au pied du sapin en exposant le moins à des substances problématiques.
22 allergènes par flacon
Pour cela, six eaux de toilette pour hommes et dix eaux de parfum pour femmes ont été analysés en laboratoire. L’ensemble des substances indiquées sur leur étiquette a également été relevé.
Le nombre moyen d’allergènes parmi les plus susceptibles de sensibiliser (rendre allergique) est de 22 par eau de toilette ou eau de parfum de la sélection retenue par “60 millions”.
Parmi les parfums analysés : Black Opium de Yves Saint Laurent, La vie est belle de Lancôme, Coco Mademoiselle de Chanel, Sauvage de Dior, Le Mâle de Jean-Paul Gaultier.
Les deux allergènes les plus présents – tous les produits de la sélection en contiennent – sont le linalol et le limonène. Faiblement sensibilisants à l’état pur, ils s’oxydent au contact de l’air et deviennent alors très allergisants.
De possibles perturbateurs endocriniens
Certains allergènes sont aussi suspectés d’agir comme perturbateurs endocriniens. Le butylphényl méthylpropional ou lilial, dont le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (CSSC) recommande l’interdiction, a été trouvé dans six références. Il leur confère une petite note de muguet.
Une autre molécule, qui pourrait également se révéler être un perturbateur endocrinien, a été retrouvée : il s’agit du BHT (butylhydroxytoluène). Il est mentionné dans la liste des ingrédients de dix références. Agent de conservation, il évite l’oxydation qui ferait tourner le parfum et en modifierait la couleur.
Attention aux colorants
Les eaux de parfum J’adore de Dior, Angel de Mugler, Flower de Kenzo et l’eau de toilette Le Mâle de Jean-Paul Gaultier présentent les deux substances évoquées plus haut.
Enfin, les analyses ont aussi montré la présence de colorants suspectés d’être cancérogènes-mutagènes-reprotoxiques (CMR) dans de nombreux parfums.
Journaliste : Adélaïde Robert. Ingénieure : Justine Berteau
Retrouvez l’étude complète : Les résultats détaillés de l’étude sur les parfums sont publiés dans le numéro de décembre 2019 (n° 554), disponible sur le site de “60 millions”et en kiosque.
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Mis en ligne le 6 janv. 2020