Le gouvernement, dans ses différentes communications, avait tout fait pour réduire l’affluence dans les transports en commun aux heures de pointe :! délivrance d’une attestation de l’employeur pour certains horaires, menaces de sanctions (135 €), contrôles des agents de la RATP et de la SNCF soutenus par les forces de l’ordre à l’entrée des gares et de certaine bouches de métro ou de RER … Résultat, une faible affluence dans les gares et les métros ce lundi.

Un déconfinement qui s’est relativement bien passé

Les règles de distanciation physique, une signalétique dense et les nombreuses recommandations diffusées par des médias quasi unanimes ont été à peu près respectées. Marquage au sol, autocollants sur les banquettes, messages sur les murs et les vitres, logos visant à faires respecter les mesures d’hygiène préconisées et “matraquage” médiatique, on pouvait difficilement faire plus ! Nous ne nous en plaindrons pas.

Le premier jour de déconfinement «s’est globalement bien passé».

Face à des défis colossaux, la journée du 11 mai s’est globalement passée dans de bonnes conditions avec quelques problèmes ponctuels [NDLR pour certains qui n’avaient aucun lien avec le déconfinement : des infiltrations d’eau sur la ligne 13 du métro.] et nous avons fait des ajustements”  a pu déclarer la Présidente de la région Ile-de-France sur RTL ce mardi matin.

Derrière cette satisfaction de façade, force est de constater qu’il a été parfois très difficile pour ne pas dire impossible d’appliquer les règles de distances physiques prévues dans les transports en commun. Pouvait-il en être autrement alors que chaque jour, en région parisienne, plus de 4 millions de passagers empruntent les transports en commun et que les heures de pointe ne dépendent pas des salariés mais de l’organisation du travail dans les entreprises et les bureaux.

Invité de RTL ce mardi 12 mai, la présidente ex-LR de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, est revenue sur le bilan des premières 24 heures du déconfinement dans les transports en commun. «Nous surveillons la situation comme le lait sur le feu». Le trafic de la RATP reprend peu à peu, mais on est encore loin d’une circulation normale reconnait la Présidente de région : «on n’est pas à 100 % aujourd’hui». «On ne sera pas à 100% demain. Mais on va progressivement, d’ici au 2 juin, remonter à 100%».

«Le déconfinement va être un long chemin semé d’embûches dans les transports en Île-de-France» a-t-elle reconnu.

Des mesures de filtrage seront désormais mises en place «dès 6 heures du matin (…) et non plus à 6 heures et demie ou 7 heures comme c’était le cas hier (lundi)» laissant ainsi sous-entendre qu’il y a tout de même eu quelques endroits “chauds”.

Mais la Présidente de Région s’est montrée encore plus soucieuse concernant le calendrier de retour à la normale : «Il va falloir dans les jours qui viennent redoubler de précaution. On s’attend à plus en plus de voyageurs», a-t-elle indiqué en rappelant que dans un métro où on peut transporter 700 personnes d’habitude, on ne peut en transporter que 180 avec la distanciation physique.

Face aux nombreuses incertitudes demeurant sur la situation sanitaire du pays, Valérie Pécresse n’a pas fait preuve d’optimisme quant au calendrier du retour à la normale. «Il va y avoir toujours énormément de restrictions. (…) Nous n’excluons aucun scénario.  

Puis elle s’est montrée plus menaçante concernant les distanciations physiques affirmant “Si on n’arrive pas à faire suffisamment respecter les distanciations sociales [NDLR : il s’agit de distanciations physiques et non sociales … du moins nous l’espérons], nous sommes toujours sous la menace d’une fermeture de ligne de train ou de gare.” ajoutant tout de même dans la foulée que nous n’étions pas à l’abri d’un re-confinement : “C’est cela que je veux éviter parce que ce serait très injuste pour tous les franciliens qui doivent continuer à aller travailler“. Peut-être aussi parce que cela aurait des répercutions autant économiques que sur la paix sociale.

Comme cela a été largement annoncé par les médias, les utilisateurs des transports qui ne portent pas de masque seront verbalisés (toujours à hauteur de 135 € ! – Nombre fétiche ?)

La présidente de la région Île-de-France a décidé de «réserver en priorité les transports à ceux qui doivent travailler». «Et donc, entre 6 heures et demie et 9 heures et demie du matin, (puis) entre 16 heures et 19 heures le soir, la priorité sera donnée à ceux qui auront une attestation employeur, et à ceux qui ont des impérieuses nécessités de se déplacer», a-t-elle précisé, affirmant que sans attestation, « on ne pourra pas rentrer sur le réseau de transport». «L’attestation employeur sera contrôlée à l’entrée des gares», a-t-elle ajouté.

«En dehors des heures de pointe, les transports sont évidemment libres d’accès, dans les imites de la distanciation sociale [NDLR : physique !]», a ensuite confirmé Valérie Pécresse.

Au-delà des gestes barrières, elle a rappelé le port obligatoire du masque. Afin de satisfaire à cette obligation, et  dans l’attente “que les employeurs prennent le relais [NDLR : ???]” la distribution gratuite de masques à proximité des gares devrait se poursuivre : 2 millions de masques distribués dans 400 gares d’Ile-de-France dès la semaine prochaine.

Quid des stations de métro ? Aux heures de pointe ? Deux poids, deux mesures ?

Les jours qui viennent devraient être révélateurs de la capacité de la capacité de chacun à respecter les règles imposées et des transports publics à mettre en place les trains et les rames de métro en nombre suffisant sans quoi la situation risque de devenir rapidement ingérable.

Mis en ligne le 12 mai 2020 21:00